Alors que Naval Group vient d’acter la reprise de l’intégralité du capital de Naval Energies, l’industriel français cherche des solutions pour l’avenir de sa filiale spécialisée dans les énergies marines renouvelables (EMR). L’enjeu est de préserver les compétences de la société, en particulier dans le domaine de l’éolien flottant. Ce qui pourrait passer par une cession de Naval Energies.
En 2008, Naval Group (alors DCNS) lançait un grand plan de diversification vers les EMR, alors perçues comme un nouvel eldorado industriel capable de supporter la croissance de l’entreprise en complément de son activité historique dans la naval militaire. Houmoteur, hydrolien, éolien flottant et énergie thermique des mers… L’ex-DCNS se lance tous azimuts et avec un esprit résolument conquérant sur ce marché encore balbutiant mais très prometteur.
L’aventure s’est cependant révélée bien plus compliquée que prévu, entre problèmes de maturité et viabilité économique de certaines technologies, soutien public qui ne fut pas aussi important qu’ escompté pour soutenir le développement de cette activité, concurrence accrue et choix stratégiques plus ou moins heureux.
Après avoir abandonné les projets houlomoteurs en 2014, Naval Group choisit de mettre le paquet sur l’hydrolien, en particulier avec la création de Naval Energies (DCNS Energies au départ) qui voit le jour en janvier 2017. Au travers d’une opération de filialisation et de levée de fonds, Naval Group transforme ses actifs dans les EMR en entreprise à part entière et entend « devenir le leader mondial de ces énergies ». L’industriel prend 60% du capital et convainc plusieurs partenaires de rejoindre le tour de table pour soutenir la coûteuse phase de développement et de lancement commercial de cette activité. Bpifrance prend ainsi 34% de Naval Energies, le solde du capital étant détenu par deux autres partenaires : TechnipFMC (environ 4.5%) et BNP Paribas (environ 1.5%).
Mais l’hydrolien, malgré le développement d’une machine de 2 MW et sa mise en service sur des parcs pilotes en France et au Canada, tourne au fiasco financier. La solution se révèle trop coûteuse sans un fort soutien public, qui n’est pas accordé au niveau demandé, alors que les perspectives commerciales à court terme s’amenuisent considérablement, du fait notamment de la compétitivité accrue de l’éolien offshore, dont le coût du kWh baisse sensiblement et qui est priorisé dans les politiques publiques de verdissement de la production énergétique. Dès la fin 2017, une ...
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